Quel est le but de l'opération ? Comment se déroule t-elle ? Quels sont les risques de l'opération ? Quelles précautions avant et après l'opération ?
Pour répondre à ces questions, le CHU de Bordeaux remet le courrier informatif qui suit à ses patient•es avant l'opération du Syndrome de Minor.
Tous les chirurgiens n'ayant pas toujours la même approche de l'opération (sus pétreuse / transmastoïde, etc.), nous vous conseillons bien-sûr d'en discuter directement avec le ou la vôtre.
INFORMATIONS MEDICALES AVANT LE TRAITEMENT CHIRURGICAL D'UNE DEHISCENCE DU CANAL SUPERIEUR (SYNDROME DE MINOR) PAR VOIE DE LA FOSSE MOYENNE
Vous présentez un syndrome de Minor invalidant ayant résisté aux traitements. Afin que vous soyez clairement informé du déroulement de cette intervention, nous vous demandons de lire attentivement ce document d'information. Votre chirurgien est à votre disposition pour répondre à toutes vos questions. N'oubliez pas de dire à votre chirurgien les traitements que vous prenez régulièrement, et en particulier Aspirine, anticoagulants... N'oubliez pas de signaler si vous avez déjà présenté des manifestations allergiques, en particulier médicamenteuses. Enfin n'oubliez pas d'apporter, lors de l'hospitalisation, les documents médicaux en votre possession : prises de sang, examens radiologiques notamment.
BUT DE L'INTERVENTION :
Le but de l'intervention est de neutraliser, en l’obturant, le canal semi-circulaire supérieur qui est ouvert sous les méninges recouvrant le toit de l’oreille moyenne. Cette ouverture (ou déhiscence) est la cause de certains symptômes que vous présentez : vertiges déclenchés par les sons, intolérance aux bruits forts, instabilité chronique, surdité, autophonie (impression de parler dans son oreille). Pour ce faire, il est nécessaire d’aborder le toit de l’oreille où le canal est ouvert.
REALISATION DE L'INTERVENTION :
Cette intervention se déroule sous anesthésie générale. Il est de la compétence du médecin anesthésiste réanimateur, que vous verrez en consultation préalable à l'intervention, de répondre à vos questions relatives à sa spécialité. L’abord chirurgical nécessite d’ouvrir le crâne. Le chirurgien réalise une incision de 10 cm à la verticale du conduit auditif externe. C’est grâce à cette incision qu’il peut réaliser un petit volet osseux qui ouvre sur le toit de l’oreille après avoir soulevé les méninges du cerveau. L’intervention est réalisée sous-microscope opératoire, ce qui permet d’identifier parfaitement le canal avant de l’obturer. Un drain est laissé en place sous l’incision pendant 48h.
Un séjour en service de soins attentifs est nécessaire pendant ce délai afin d’assurer une surveillance neurologique adaptée. Vous resterez allongé pendant 24 à 48h.
Risques communs à toute chirurgie de la base du crâne: il peut s'agir de risques hémorragiques à type d'hématome intracrânien qui peut nécessiter une réintervention d'urgence. Ces risques hémorragiques peuvent être extrêmement graves et mettre le pronostic vital en jeu. Mais ils sont tout à fait exceptionnels. Il peut s’agir de risques infectieux qui sont liés à l'ouverture des espaces méningés : méningite immédiate ou secondaire par persistance d'un écoulement de liquide céphalo-rachidien. Ces risques sont rares.
Risques spécifiques à l’intervention : Le fait d’obturer le canal supérieur qui appartient à l’oreille interne, organe de l’audition et de l’équilibre peut entraîner des vertiges ou de l’instabilité. Ces manifestations sont assez fréquentes et ne doivent pas inquiéter. Plus rarement, peut apparaître une baisse de l’audition, également transitoire. Le risque de surdité totale et définitive du côté de l’oreille opérée est très rare, mais doit être connu. Le risque de paralysie faciale transitoire par étirement des nerfs pétreux lors du soulèvement de la méninge est très exceptionnel, cette intervention ne s’accompagnant pas de dissection du nerf facial. Tout acte médical, investigation, exploration, intervention sur le corps humain, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur, recèle un risque de complication.
PRECAUTIONS PRE-OPERATOIRES :
Certaines prises de médicaments contre-indiquent formellement toutes interventions neurochirurgicales. C'est particulièrement le cas de l'ASPIRINE et de façon générale des TRAITEMENTS MODIFIANT LA COAGULATION. Lors de la consultation d'anesthésiologie, il est très important d'informer le médecin de tous les traitements en cours : certains médicaments agissant sur le cœur ou la tension artérielle, doivent en effet être arrêtés plusieurs jours avant l'intervention. Le non-respect des précautions d'éviction médicamenteuse conduirait au recul de l'intervention. Soyez donc très vigilants.
CONSEILS TRES UTILES EN POST OPERATOIRES :
L’occlusion du canal supérieur génère une instabilité et des vertiges qui peuvent durer parfois plusieurs jours. Un traitement vous sera prescrit permettant d’atténuer ces effets. Une rééducation de l’équilibre sera débutée, de façon très précoce, car c’est elle qui va vous permettre de compenser tous ces troubles et retrouver une vie normale. Dans cette chirurgie très particulière, le retour à un confort de vie, proche de la normale, peut parfois prendre plusieurs mois.
Eviter absolument tout mouchage. Eviter de contenir un éternuement. Si vous êtes constipé(e), n'hésitez pas à le signaler à l'équipe soignante et évitez tout effort en pression. Si votre nez coule, signalez-le. Si vous ressentez des douleurs dans les jambes, signalez-le. Evitez de toucher votre pansement et de mettre les doigts derrière l'oreille opérée.
Crédits : Groupe Hospitalier Universitaire PELLEGRIN - 33076 BORDEAUX
Comments